Charte Pas de bio au rabais

« Pour que la bio change d’échelle sans perdre ses valeurs. » Voilà comment Stéphanie Pageot, la présidente de la Fnab (Fédération nationale de l’agriculture biologique) justifie l’adoption d’une « charte des valeurs » lors de l’assemblée générale du réseau à Paris ce 5 avril. L’objectif du document est un « développement cohérent, durable et solidaire de l’agriculture biologique » dans un contexte de « vague inédite » des conversions (+17 % des surfaces en 2015).

Cette charte à vocation à être signée par les producteurs, mais également les industriels et surtout la grande distribution, qui voit dans le bio un marché juteux sans lien avec les valeurs de commerce équitable défendues par le réseau. « Cette charte est une traduction d’un contrat social agricole », affirme Guillaume Riou, administrateur de la Fnab.

Inquiétude sur les soutiens

Stéphanie Pageot a par ailleurs regretté l’absence de représentant de l’association des Régions de France et de Stéphane Le Foll, « auquel nous n’aurions pas tourné le dos », a-t-elle glissé en clin d’œil à la FNSEA. La Fnab s’inquiète en effet de la baisse des aides aux conversions dans certaines régions et de la dotation des enveloppes alors que la conversion intéresse de plus en plus d’agriculteurs.

« La bio progresse car elle répond à l’attente des consommateurs, de la société et que les exploitations en agriculture biologique ont une résilience forte », souligne Luc Maurer, conseiller de Stéphane Le Foll en charge du dossier. Le programme « Ambition bio 2017 » a prévu de doubler le budget attribué à la bio : de 90 millions en 2013 à 180 millions en 2020.

« Certaines régions ont consommé la totalité de leurs enveloppes rien qu’avec 2015 d’où la nécessité de réajuster les budgets », explique le représentant du ministre, qui a affirmé que « le ministère travaillait avec les régions sur ce sujet ».